L'actualité des porteurs de solution AdaptaVille – Avril 2025
Quoi de neuf ce trimestre ? C’est le printemps des solutions : sol vivant, renaturation ludique, arrosage stratégique, réemploi, protection contre les inondations, sols perméables, toits hybrides, rafraîchissement des bâtiments… L’adaptation francilienne bourgeonne d’idées !
L’arroseur avisé, jamais débordé
L'arrosage autonome s'implante dans les cours d'immeubles !
Dans les cours d’immeubles comme dans les jardins, la végétalisation autonome poursuit son essor. Dernier exemple en date pour Vertuo : un aménagement réalisé dans une copropriété du boulevard Pereire, dans le 17ᵉ arrondissement de Paris. À l’ombre des bâtiments, sans ensoleillement direct, ce sont les modules Oxygène qui ont été installés afin d'accueillir une palette végétale mêlant plantes grimpantes et aromatiques. Leur particularité ? Ils récupèrent l’eau de pluie, pour offrir jusqu’à 45 jours d’autonomie à la végétation selon l'entreprise, sans arrosage manuel.
▶️Envie d'en savoir plus sur les solutions de Vertuo ? C'est par ici !
Printemps = reprise végétative… et arrosage stratégique !
Urbasense partage ses conseils pour mieux accompagner les jeunes arbres en cette saison clé.
Objectif : stimuler l’enracinement pour des arbres plus stables, plus autonomes et moins gourmands en eau.
Un arrosage ciblé, profond et espacé pousse les racines à explorer le sol, à aller chercher l’eau plus loin, et à mieux résister aux aléas (vent, sécheresse…). Parmi les gestes à retenir :
Arroser lentement, au pied, sans ruissellement.
Adapter la taille de la cuvette à celle de la motte.
Alterner sécheresse et arrosage pour encourager la croissance racinaire.
Et bien sûr, tenir compte de la météo
Urbasense recommande aussi de suivre l’évolution des racines pour ajuster la zone d’arrosage au bon moment. Leurs outils comme la tensiométrie ou les capteurs Minisense permettent d’anticiper les besoins en eau avant les signes visibles de stress.
Dans le cadre du réaménagement de la rue Pierre Lescot à Versailles (Yvelines), une solution développée par Source Urbaine a été installée pour accompagner la végétalisation de cet espace piéton. L’idée ? Récupérer l’eau de pluie, la stocker, puis la redistribuer aux plantes sans arrosage manuel. Le système alimente des arbres et massifs grâce à un dispositif en grande partie enterré.
Comment ça fonctionne ? L’eau de la voie piétonne ruisselle vers une réserve de stockage installée sous les massifs. Elle est ensuite transférée progressivement vers la terre par capillarité ou transfert d’humidité, assurant jusqu’à trois mois d’autonomie en arrosage selon Source Urbaine.
Pensée pour limiter les besoins en entretien, cette solution permet d’économiser l’eau potable, tout en favorisant l'évapotranspiration et la phytoépuration.
Un square façon Tierce Forêt ludique pour rafraîchir la ville, signé Fieldwork Architecture
À Livry-Gargan (Seine-Saint-Denis), l'ancien square Bayard fait peau neuve. Réaménagé par Fieldwork Architecture, il devient aujourd’hui une aire de jeux végétalisée et un nouvel îlot de fraîcheur urbain, pensée pour le confort des habitants… et pour l’adaptation au changement climatique.
Inspiré de principes déjà éprouvés avec la Tierce Forêt d'Aubervilliers, cet aménagement repose sur une gestion durable des eaux pluviales. L’eau ruisselant depuis le terrain de sport voisin est récupérée dans un caniveau, puis dirigée vers une tranchée drainante qui la redistribue vers les plantations. Les essences végétales ont été choisies en cohérence avec ce fonctionnement : les plantes les plus gourmandes en eau sont placées à proximité des drains. Le sol en béton drainant participe également à la désimperméabilisation du site.
En complément des trois arbres déjà présents, 55 arbres supplémentaires ont été plantés. Tous sont indigènes, adaptés au climat local et au sol, et sélectionnés pour leur fort pouvoir d’ombrage et de rafraîchissement.
Ce nouvel espace, est conçu pour les enfants et familles du quartier : jeux, zone nature, espace pique-nique… autant d’éléments pensés pour conjuguer fraîcheur, nature et convivialité. Une Tierce Forêt ludique, en somme !
Au cœur du 12e arrondissement de Paris, l’ancien siège de l’ONF a bien changé. Rebaptisé Tour Racine, ce bâtiment typique des années 1970 a été entièrement transformé par l’architecte Maud Caubet en bureaux réversibles en logements. Un projet ambitieux, où la renaturation joue un rôle clé.
Jardins, potagers et serres se déploient à différents étages de la tour, intégrés au cœur des espaces de vie. Tout en haut, une serre agricole bioclimatique de grande hauteur donne le ton. Sous ses pieds, un socle discret mais bien vivant : le substrat fertile VITEX, signé Faiseurs de Terres. Installé il y a un an, ce sol est issu d’un modèle d’économie circulaire vertueuse, mêlant terres excavées, biodéchets urbains compostés et insertion professionnelle. Résultat : un substrat riche en micro-organismes, pensé pour durer.
La palette végétale conçue sur mesure par Topager s’épanouit déjà. Un an après, la biodiversité a bien pris racine… De quoi donner un sacré coup de vert à l’édifice !
Réseaux d’eaux et d’idées pour la résilience des territoires
Enterrés, mais pas oubliés, les réseaux d’eaux deviennent des alliés inattendus de l’adaptation au changement climatique. À Illingen comme à Périgueux, ils réchauffent ou régulent pour faire face aux nouveaux défis.
Quand les eaux usées réchauffent la ville : la cloacothermie à Illingen
Dans cette petite ville, la chaleur des égouts s’invite désormais dans le mix énergétique local. Grâce au système Therm-Liner, développé par l’entreprise Uhrig Energie, 800 kW de chaleur issue des eaux usées seront injectésdans un réseau de chaleur en cours de déploiement. Ce dernier alimentera plusieurs bâtiments du centre-ville et s’inscrit dans une stratégie plus large visant à réduire la dépendance au gaz et à diversifier les sources d’énergie.
Ce type de système repose sur un échangeur thermique installé dans le réseau d’assainissement. Il capte la chaleur résiduelle des eaux usées pour alimenter une pompe à chaleur, qui chauffe les bâtiments en hiver. En été, cette pompe peut fonctionner en mode inversé pour rafraîchir les locaux, utilisant l’échange d’énergie avec les eaux usées pour dissiper la chaleur du bâtiment.
♻️ Les points forts principaux ? Des économies d’énergie grâce à une ressource disponible toute l’année mais jusqu’alors non utilisée. Ce système offre une solution deux-en-un pour chauffer ou rafraîchir les bâtiments, avec peu d’entretien et une longévité des échangeurs estimée à 50 ans par Uhrig Energie.
La Mairie du 11e arrondissement de Paris bénéficie également de cette solution pour le chauffage depuis 2020.
Quatre vannes, aucun sketch : Périgueux mise sur l’adaptation de son réseau d’assainissement
Une journée technique a eu lieu à Périgueux (et en ligne) pour présenter le retour d’expérience sur quatre vannes hydrodynamiques de l'entreprise F-Reg installées dans le réseau d'assainissement il y a un an. Un 1ᵉʳ avril placé sous le signe de vannes très efficaces.
En effet, l'assainissement doit être repensé pour mieux absorber les épisodes de pluies intenses. C’est l’objectif poursuivi par le Grand Périgueux qui a installé quatre vannes hydrodynamiques F-Reg dans son réseau.
Ce type de vannes permet de limiter les débits dans les réseaux d’assainissement, notamment lors de précipitations moyennes ou fortes. Installées directement dans les égouts, elles aident à prévenir les débordements du réseau et les rejets polluants vers les milieux aquatiques.
La régulation des pics de débits et les aménagements en faveur de l’infiltration à la parcelle sont des leviers essentiels face à la hausse des précipitations extrêmes.
Découvrez dès maintenant le replay de cette journéeici !
Adapter les bâtiments au climat de demain, sans compromis sur leur empreinte carbone
Avec la réhabilitation du bâtiment Orion sur la dalle de Beaugrenelle (Paris 15e), PariSeine engage une démarche environnementale globale où chaque geste compte. Isolation biosourcée, raccordement au réseau de froid urbain, réemploi des matériaux : tout est pensé pour réduire les émissions tout en améliorant le confort d’usage.
Réemploi minutieux. Symbole de cette approche où le détail compte : les anciens châssis de fenêtres du bâtiment, soigneusement déposés lors de journées collaboratives, ont été transformés en meubles et cabines de travail par l'entreprise de mobilier Maximum. Un exemple concret d’économie circulaire, qui évite les déchets et prolonge la vie des matériaux.
Fraîcheur sans climatisation. Le raccordement au réseau de froid parisien permet de garantir un effet fraîcheur en période estivale, sans recourir à la climatisation. Une solution adaptée au réchauffement climatique, qui évite les effets de maladaptation.
Isolation biosourcée, végétalisation et respect du patrimoine. PariSeine réhabilite ce bâtiment tertiaire des années 70 en privilégiant une isolation par l’intérieur, pour conserver l’identité architecturale des façades.
Matériaux biosourcés
Isolation thermique du plancher bas et de la toiture-terrasse
Cette rénovation s’inscrit dans une dynamique plus grande au sein de PariSeine, qui depuis 3 ans, labellise tous ses projets BBCA (label Bâtiment Bas Carbone). Le projet Orion a obtenu trois labels au niveau excellent : BBCA Rénovation, Effinergie Rénovation et HQE-BD Bureaux !
La Française des Jeux ne laisse rien au hasard face aux inondations
〰️Pour se préparer face au risque d’inondation, le siège social de la Française des Jeux à Boulogne (Hauts-de-Seine) mise sur la protection. Un dispositif complet anti-inondation vient d’être installé par ESTHI, spécialiste des équipements de régulation, batardeaux et rétention.
Deux types d’équipements complémentaires ont été déployés : *FLO-DEM 50 et 80, pour la protection directe des ouvertures *FLO-MOB LT, pour une protection périmétrique complète du bâtiment.
Faciles à manipuler et rapides à mettre en place, ces éléments modulaires offrent une solution opérationnelle et adaptée aux besoins du site.
Du vert et du watt sur les toits : place à la technologie biosolaire
Impossible de trancher entre biodiversité et production d'énergie solaire ? L’Adivet vous propose de mettre fin à ce dilemme cornélien en envisageant des toitures biosolaires !
Une toiture biosolaire accueille sur la même surface, de la végétation et des panneaux photovoltaïques ou solaires thermiques, l’un au-dessus de l’autre.
Résultat : des toits qui bénéficient non seulement de l’énergie mais aussi des bienfaits du végétal… et bien plus encore. Optimisation de l’espace, amélioration du rendement énergétique, diversification du couvert végétal : les synergies sont nombreuses.
☀️Pour en savoir plus sur cette solution encore émergente, mais pleine de promesses, participez à la demi-journée organisée par l’Adivet le 10 juin de 14h à 19h.
➡️Et en attendant, jetez un œil à notre fiche sur le sujet !
Des sols costauds… et perméables : deux nouvelles solutions ECOVEGETAL pour parkings et voies poids lourds
L'entreprise ECOVEGETAL lance deux dalles alvéolaires pour le passage des poids lourds, les dalles VILLAROC 120 et ECOVEGETAL E80. Adaptées au passage fréquent de poids lourds, elles permettent une infiltration directe à la parcelle.
⏩Une solution qui peut contribuer à la désimperméabilisation des milieux urbains. Permettre à l’eau de pluie de s’infiltrer directement dans le sol c’est :
Réduire le risque d’inondation en soulageant les réseaux d’assainissement et en évitant le ruissellement
Limiter la pollution des cours d’eau en empêchant les eaux de pluie de lessiver les polluants urbains
Des coquilles sous nos pieds pour laisser passer l’eau : à Créteil (Val-de-Marne), des pavés drainants valorisent un déchet de la filière halieutique tout en répondant aux défis posés par l’imperméabilisation urbaine.
Dans le cadre du projet de rénovation du Haut du Mont-Mesly (35ha), 5 000m² de trottoirs, parkings et cheminements sont recouverts de pavés drainants à base de coquilles Saint-Jacques. Développée par Alkern en collaboration avec BUILDERS École d’ingénieurs, cette solution brevetée remplace une partie des granulats par 30 kg/m² de coquilles broyées, issues de la pêche en Basse-Normandie — une substitution qui valorise un déchet et limite le recours à des ressources comme le sable, de plus en plus rare.
L’objectif : réduire l’imperméabilisation des sols et mieux gérer les eaux pluviales. Grâce à leur forte porosité, ces pavés permettent une infiltration directe de l’eau et contribuent ainsi à limiter les inondations, dans un contexte de dérèglement climatique.
Faciles à mettre en œuvre, ils illustrent comment des matériaux issus de l’économie circulaire peuvent soutenir des stratégies d’adaptation concrètes dans les territoires.