Domaine d'application : Espace Public
Qu’est-ce qu’un enrobé drainant ?
Un enrobé est un ensemble de granulats entourés d’un liant, bitumineux ou végétal. En faisant varier la granulométrie, on peut rendre le matériau poreux en réservant des vides. Si ces pores sont connectés entre eux, le revêtement devient alors perméable, permettant la circulation de l’eau dans sa structure.
Qu’est-ce qu’un béton drainant ?
Comme les bétons classiques, les bétons drainants sont composés de gravillons, de sable, de ciment, d’eau et d’adjuvants. Sur le même principe que l’enrobé drainant, le béton drainant est un béton dans lequel la quantité de sable est réduite voire supprimée, ce qui libère de l’espace et permet la formation de pores dans le mélange, permettant la circulation de l’eau dans la structure du revêtement.
Dans quels cas utiliser un enrobé ou un béton drainant ?
De manière générale, ces revêtements sont pertinents lorsque le passage de véhicules rend impossible l’utilisation de revêtements naturels ou d’autres revêtements perméables moins carbonés. Leur principal usage concerne les espaces de stationnement de véhicules légers et les voies de circulations douces.
Les enrobés et bétons drainants présentent l’avantage d’être plus résistants à la charge que la plupart des autres revêtements perméables, tout en ayant un coefficient de perméabilité intéressant. Selon les fournisseurs, l’enrobé ou le béton drainant pourra être adapté à plus ou moins d’usages :
- Voiries véhicules légers
- Voies de distribution
- Voies principales
- Voies pompiers
- Aires de stationnement véhicules légers
- Aires de stationnement poids lourds
- Zones piétonnes
lls sont accessibles aux PMR, mais ne sont pas préconisés pour les cours d’école et les aires de jeux. Le béton drainant n’est pas non plus recommandé pour les entourages d’arbre.
Les usages possibles vont notamment dépendre du taux de perméabilité :
plus on souhaite un revêtement résistant, moins la perméabilité peut être importante. Un revêtement perméable sera dans tous les cas moins résistant qu’un revêtement classique, du fait des vides présents dans sa structure.
Le béton perméable peut également servir de matériau pour fabriquer
des pavés à structure poreuse ou comme couche d’assise à des pavés perméables.
Colorimétrie
La colorimétrie peut également varier selon l’usage souhaité. Des
teintes claires peuvent être intéressantes pour jouer sur l’effet d’albédo pour participer à la réduction de l’îlot de chaleur urbain. Cela permet également de diversifier le paysage urbain, pour marquer une séparation esthétique entre deux types de voies par exemple.
Attention cependant à l’effet réfléchissant d’un revêtement de sol avec une teinte claire, qui renvoie chaleur et luminosité aux usagers en journée. Une teinte claire est par ailleurs plus salissante, et n’est donc pas adaptée à tous les usages (parking notamment).
Impact environnemental
Les enrobés et bétons drainants conservent
un impact environnemental relativement élevé.
Pour le béton drainant
L'impact environnemental est lié à la présence de ciment dans sa composition, issu d’une cuisson à 1 400°C du clinker (mélange de calcaire et d’argile), qui génère d’importantes émissions de CO2. Pour réduire son empreinte carbone, il est préconisé de recourir à du béton perméable sans clinker ou issus du recyclage.
Pour les enrobés drainants
L’impact environnemental est également lié notamment à l’énergie liée à sa fabrication : les enrobés bitumineux utilisent du bitume comme liant, qui provient du pétrole et doit être chauffé à 160°C.
Plusieurs critères sont à privilégier pour réduire leur impact environnemental :
- Une fabrication du liant et du revêtement et une pose à froid ou à basse température
- Un liant végétal plutôt que bitumineux
- Une origine locale des granulats pour réduire l’empreinte environnementale du transport
- Une absence de teinte ajoutée
Mise en œuvre
Les étapes des travaux de mise en œuvre d’un enrobé ou d’un béton drainant vont être propres à chaque fabriquant, mais elles sont relativement similaires à celles d’un revêtement classique :
- Terrassement, pour assurer la stabilité et la durabilité du futur revêtement : excavation et évacuation des terres de remblai, nivellement.
- Pose de la couche de fondation, qui va venir consolider la surface en fonction des caractéristiques du sol et des charges auxquelles elle sera contrainte. Cette fondation est en matériau filtrant de type gravier ou tout-venant. Son épaisseur varie entre 10 et 30 cm, suivant la charge prévisible à laquelle la surface sera soumise (circulation de véhicules lourds ou légers, piétonne ou cycliste).
- Pose de la couche d’usure : l’enrobé ou le béton sont coulés sur place, nivelés, puis lissés au cylindre.
Pour connaître plus précisément les étapes de mise en œuvre, il convient de se référer aux guides fournis par les fabricants.
Entretien
Pour que le revêtement conserve sa porosité et donc sa perméabilité, il convient d’effectuer fréquemment
une inspection visuelle pour garantir l'absence de débris sédimentaires et végétaux dans les pores, et d’
éviter de stocker des végétaux et feuilles mortes en surface.
Un
balayage et nettoyage classique doit être effectué une à deux fois par an, pour retirer efficacement les dépôts de matière extérieur et éviter qu’ils n’aillent plus en profondeur.
Ponctuellement, environ tous les dix ans, un
décolmatage par pression et aspiration sera nécessaire, pour regagner une partie de la porosité initiale du revêtement.
Le passage de véhicules lourds et les manœuvres peuvent endommager la surface en déchaussant des gravillons.