Qu’est-ce qu’un revêtement alvéolaire ?
Les revêtements alvéolaires de voirie consistent en une structure, pouvant supporter le passage de charges lourdes, qui laisse un espace qu’il est possible de remplir avec du gazon ou du gravier (ou plus rarement de sable grossier).
Leur principal intérêt est de pouvoir désimperméabiliser et végétaliser des surfaces soumises au passage de véhicules.
Ils ne sont cependant pas adaptés aux voies de circulation. On les trouve donc principalement dans les zones de stationnement.
Quelles sont les différentes catégories de revêtement perméables ?
On peut distinguer trois catégories de revêtements alvéolaires, chacune ayant ses caractéristiques propres :
- Les dalles alvéolaires en plastique
- Les dalles alvéolaires en béton, préfabriqué
- Le béton monolithique alvéolaire, coulé sur place
Les dalles alvéolaires en plastique
Aspect : Elles sont moins visibles que les dalles en béton, offrant un aspect plus proche d’une surface enherbée lorsqu’elles sont engazonnées. Leur modularité permet de délimiter facilement les différentes zones et d’alterner facilement les configuration.
Pérennité : Généralement en Polyéthylène haute densité (PEHD) ou en Polypropylène (PP), ces dalles sont attachées entre elles avec un système d’emboîtement pour empêcher le déchaussement. Attention, lorsqu'elles sont soumises à des fortes chaleurs, le plastique est soumis à un risque de dilatation qui peut faire bouger la structure, difficile à estimer aujourd’hui. La légèreté du matériau le rend également très sensible à la qualité du lit de pose, c’est pour cela qu’il est important d’être très vigilant lors de la mise en œuvre. La pose doit être la plus compactée et homogène possible pour assurer la pérennité de la structure. Les dimensions des alvéoles varient selon les modèles, certains proposent des alvéoles assez larges, favorisant le maintien de la végétation.
Pose : Leur légèreté permet une pose rapide.
Impact environnemental : Pour réduire l’impact environnemental du produit, des fabricants proposent du plastique recyclé, issu de plastique ménager souillé qu’il est difficile de valoriser. Concernant la pollution des sols, des fabricants assurent une usure limitée en surface grâce à une bonne innocuité, engendrant une pollution négligeable comparée à l’usure des pneumatiques. En revanche, la dégradation en sous-sol n’a pas encore été étudiée.
Les dalles alvéolaires en béton
Aspect : Elles sont plus visibles que les dalles en plastique, l’aspect dépend des modèles. Leur modularité permet de délimiter facilement les différentes zones et d’alterner facilement les configuration.
Pérennité : Par rapport au dalles en plastique, celles en béton, plus lourdes, sont moins sensibles au fond de pose et peuvent tolérer des imperfections. Les dalles étant posées les unes à côté des autres, il existe un risque d’orniérage (une déformation permanente de la chaussée) et de pianotage (décalage de niveaux entre les dalles entraînant une discontinuité), ce qui les rend plus sensibles au passage des véhicules. La modularité permet néanmoins une réparation facile puisqu’il suffit de remplacer une dalle en cas de casse. Il est important d’anticiper ce cas de figure avec le fabricant et l’entreprise de pose. Pour favoriser le maintien de la végétation, il est conseillé d’éviter certains modèles proposant des alvéoles petites et au ras-du-sol, comme les « nids d’abeille ».
Pose : Les dalles étant préfabriquées, elles permettent une pose plus rapide que le béton coulé sur place.
Impact environnemental : La production du béton est énergivore, certains fabricants utilisent du béton bas-carbone et recyclable pour réduire le bilan carbone du produit.
Le béton monolithique alvéolaire
Aspect : Les alvéoles sont plus grandes et visibles que sur des solutions modulaires. Il est possible de varier les configurations et de jouer sur la taille des zones alvéolaire (alternance gravier/gazon par exemple).
Pérennité : Le revêtement en béton coulé sur place offre une meilleure garantie de pérennité puisqu’il n’est pas sujet au déchaussement et à l’orniérage, et ne bouge pas par fortes températures. Il est conseillé de confier sa mise en œuvre a des entreprises expérimentées dans le béton décoratif pour assurer le respect des préconisations du fabricant. Une éventuelle réparation est en revanche plus difficile, il faut casser la zone délimitée au marteau piqueur puis recouler le béton. Les alvéoles sont très larges (12 à 15 cm de profondeur, 15 cm de diamètre), ce qui convient au maintient de la végétation.
Pose : Le béton étant coulé sur place, avec une cadence de 120 /150m²/jour moyen. Il est conseillé de fermer l’ouvrage à la circulation une dizaine de jour pour qu’il monte en résistance. Ce temps peut être réduit avec une formulation béton adaptée.
Impact environnemental : La production du béton est énergivore, mais le fabricant utilise du béton bas-carbone formulé avec des matériaux locaux. Les moules utilisés pour couler le béton sont en en papier carton recyclé et sont biodégradables.
Recommandations générales
Privilégier des grandes alvéoles
Des alvéoles de grande dimension (ou une « surface de vide » importante) ont un double avantage. D’une part, plus il y a de vide, moins le revêtement nécessitera de matériaux, réduisant ainsi l’impact environnemental de sa production. D’autre part, les grandes alvéoles offrent davantage d’espace aux à l'herbe pour développer son système racinaire, et une plus grande rétention d’eau pour supporter les périodes sèches, ce qui améliore la pérennité de la végétation.
Il est également important de prévoir une mise à niveau de la terre à environ 1 cm sous le niveau des alvéoles, pour que la base des brins d’herbe n’entre pas en contact avec les pneus des véhicules, et ainsi éviter le risque d’arrachage avec la circulation. Mais cela le rend moins agréable pour les piétons et n’est pas adapté pour les personnes à mobilité réduite.
Prendre en compte le sous-sol
Les revêtements alvéolaires sont dans l’ensemble très perméables en eux-mêmes, avec un taux de perméabilité K supérieur à 10-3 m/s pour les versions engazonnées : c’est donc surtout la perméabilité du sol qui influencera la vitesse d’infiltration des eaux pluviales. Il est important de ne pas tasser la terre lors de la pose pour que l’eau puisse s’y infiltrer.
Choisir des plantes adaptées
Il convient de rappeler que lorsque les alvéoles sont végétalisées, il s’agit à la fois d’un revêtement de voirie et d’un aménagement végétalisé, ce qui nécessite l’attention des services concernées (jardiniers, services des espaces verts…). Le choix des plantes devra être adapté à un apport d’eau irrégulier avec des périodes sèches en été et le passage de véhicules par-dessus, et prendre en compte le climat local. Les essences utilisées pour les pelouses, comme les fétuques, ou les plantes de rocaille, comme les sedums, conviennent généralement.