Domaine d'application :
Espace public
Les fosses d’arbres désignent l’espace en pleine terre, sur un trottoir, dans lequel un ou plusieurs arbres sont plantés. Elles sont alimentées en eau par ruissellement direct ou par caniveau si la pente est adaptée. L’eau de pluie s’y infiltre à travers la surface en terre, gravillon, strate végétalisée basse ou résine drainante. Il s’agit de l’un des procédés d’abattement des eaux pluviales les plus efficaces. Dans la palette végétale, les arbres adultes sont les plantes qui ont le plus grand besoin en eau.
Mettre en place des fosses plus grandes, voire continues
Une surface et un volume plus grand augmente le volume d’eau de pluie infiltrée, favorise le développement racinaire et offre davantage de possibilités de végétalisation du pied d’arbre.
A Paris, la taille standard d’une fosse enterrée est de 3 m sur 3 m et 1 m 40 de profondeur. La surface visible, sur un cercle d’environ un mètre de rayon ou un carré d’1 mètre 40 de côté, laisse voir le pied d’arbre.
Des fosses continues, dans laquelle plusieurs arbres sont plantés, permettent d’augmenter encore ces gains grâce à l’exploitation de l'espace entre les arbres. Il est possible de relier les fosses entre elles sous les trottoirs, par le sol structural (un mélange terre-pierre), ce qui permet de limiter les dégradations de chaussées liées aux racines et d’étendre le développement racinaire de l’arbre sur toute la longueur de la rue. Il est en effet important de laisser de la place au développement racinaire.
Les réseaux souterrains peuvent néanmoins restreindre ou empêcher ce dispositif. A Paris, il est par exemple interdit de faire passer un réseau souterrain à moins de 2 m des racines l’arbre. Une dérogation peut réduire cette distance à 1 m 50 si une protection racinaire est installée.
Choisir les bonnes essences d’arbre
En cas de nouvelle plantation, plusieurs critères sont à prendre en compte dans le choix des essences d’arbre :
- Leur résistance aux variations hydriques
- Leur résistance aux variations climatiques (chaleurs, gel)
- La résistance aux pollutions chroniques (salage de voirie…)
- Leur risque de tomber ou de perdre des branches
- La perméabilité et de la capacité de drainage du sous-sol
- Leur potentiel rafraîchissant
- Les pathologies, comme les chancres du hêtre et du platane, sont également à prendre en compte dans le choix des essences, l’orientant vers des espèces plus résistantes et diversifiées.
- Leur origine (espèces indigènes favorisées pour entretenir la biodiversité de la faune parisienne)
- Leur aspect esthétique
Les projets
SESAME et
ARBOCLIMAT visent à éclairer ces choix, au regard des services écosystémiques qu’ils rendent et de leur adaptation au climat actuel et futur.
Protéger les pieds d’arbre des intrusions et de la pollution
Le piétinement de la fosse est un souci majeur pour l’arbre car il empêche l’aération de la terre en la tassant, et les intrusions endommagent la végétation éventuelle. Il est donc recommandé de rendre la surface visible de la fosse inaccessible. Pour empêcher que les chiens ne dégradent les arbres (urine, morsures…), un corset métallique peut être installé, ou un entourage autour de la fosse. Ces protections ne doivent toutefois pas entraver le ruissellement des eaux pluviales vers les fosses. Pour éviter les pollutions, les fosses ne recueillent pas les eaux des chaussées empruntés. La pollution chronique n’a alors que peu d’impact sur les arbres, choisis pour y résister. Pour éviter l’accumulation de déchets, une grille peut être nécessaire.
Perméabiliser voire végétaliser la surface de la fosse
La surface des fosses d’arbres doit être soit végétalisée, soit recouverte d’un revêtement poreux (terre, gravillon, résine drainante, pavés enherbés…).
La végétalisation des fosses présente plusieurs intérêts :
- Elle améliore l’absorption et l’infiltration des eaux de pluie
- Elle améliore la qualité de la terre et favorise la vie sous-terraine
- Elle réduit l’accès à la fosse et donc son piétinement
- Elle augmente l’effet rafraichissant par évapotranspiration
- Elle améliore l’aspect visuel
La végétation doit néanmoins avoir la place de se développer – au moins 2 m autour du tronc. Puisqu’elle entre en concurrence avec l’arbre, il est important de s’assurer que l’eau qui ruisselle à son pied est suffisante. La présence de l’arbre, l’âge et son système racinaire limitent la palette végétale. Son ombre crée des conditions d’exposition au soleil particulières, à prendre en compte dans le choix des plantes. De plus, si le pied d’arbre est trop exposé au piétinement, il est préférable d’opter pour des revêtements perméables.
A noter qu’il est impossible d’anticiper parfaitement l’évolution de la végétation dans le temps, certaines plantes risquent de prendre le pas sur d’autres, tandis que d’autres ne survivent pas pour plusieurs raisons (hiver trop sec ou humide, composition du sol à un endroit précis…). Il est donc recommandé de s’adapter à cette évolution en acceptant de faire évoluer la palette végétale plutôt que de replanter à l’identique lorsqu’une plante périclite.