Panorama des solutions testées cet été pour apporter de la fraîcheur en ville

Pour se préparer aux canicules plus intenses et plus fréquentes qui auront lieu, de nombreuses solutions ont été testées cet été dans différentes villes de France. On fait les tour des expérimentations qui permettent de lutter contre l'effet d'îlot de chaleur urbain et apporter un bol d'air frais aux citadin·es !
Article publié le 22 septembre 2021

En été, les habitant·es qui restent en ville subissent de plein fouet des températures, souvent plus élevées que dans les zones rurales environnantes à cause de l'effet d'îlot de chaleur urbain, encore appelé dôme de chaleur ou bulle de chaleur. 
 
Dans ce contexte, de plus en plus, les villes expérimentent et tentent de trouver des solutions concrètes pour rendre l’espace public plus agréable.
 
On embarque pour un tour de France des expérimentations pour rendre les villes plus fraîches !
 

A Strasbourg, on mise sur la végétation 

La végétalisation des villes est une solution de long terme pour permettre de les rafraîchir. Les arbres agissent comme de véritables climatiseurs naturels. Mais végétaliser une ville prend du temps. En attendant, de nombreuses villes ont créé des îlots de fraîcheur temporaires avec de la végétation. Cela a par exemple été le cas avec le projet Vision près de Bordeaux l’an dernier (voir notre fiche solution).
 
A Strasbourg, pour la deuxième année consécutive, la municipalité a mobilisé ses équipes en interne pour créer des espaces végétalisés sur huit places, aménagées de façon temporaire avec de la végétation en pots ou en bacs.

Une oasis de fraîcheur à Strasbourg - © Jérôme Dorkel

Plus de 450 arbres et arbustes ont ainsi été installés modifiant le temps d’un été le paysage strasbourgeois. Objectifs affichés : fraîcheur et bien-être. Cette année, la ville a également investi dans des brumisateurs basse consommation pour renforcer le sentiment de fraîcheur des usager·ères.
 
Ces expérimentations permettent à la Ville de préfigurer des plantations plus pérennes : le Plan Canopée de la Ville prévoit en effet de planter 10 000 arbres supplémentaires d’ici à 2030. L’opération qui a coûté 216 000 euros a été réalisée en interne : les équipes de la Ville ont créé toutes les structures permettant d’accueillir la végétation à partir de bois local ou certifié. Une partie de la végétation a grandi sous les serres municipales du Parc de l’Orangerie. Quant aux arbres, la municipalité explique qu'ils seront ensuite replantés dans les parcs et jardins de la Ville. Les bacs seront quant à eux reconditionnés ou recyclés.
 

A Lyon, on repeint la chaussée en blanc 

Les peintures thermo-isolantes peuvent être utilisées sur les façades, ou les chaussées. Plus récemment, des villes comme Paris ont également testé ces peintures blanches sur les trottoirs ou la chaussée. Le principe ? Les billes de céramiques à l'intérieur de la peinture renvoient les rayonnements infra-rouges, et n'absorbent pas la chaleur. 

Envisagée comme une solution alternative à la végétalisation (qui n’est pas toujours possible en ville), l'objectif est d'identifier si ces revêtements peuvent être intéressants à poser sur les trottoirs ou la chaussée afin de contribuer, à l'échelle de la ville, à réduire l'effet d'îlot de chaleur urbain.

A Lyon, la municipalité teste cette année cette peinture blanche sur ses trottoirs. Le revêtement testé nommé « Climat'ROAD » est composé d’un mélange de peinture à l’eau et de microscopiques billes de céramique constituées de vide. Il devrait permettre une réduction de la température du sol allant jusqu’à 10 °C. Son application est relativement peu coûteuse (moins de 20 euros au m²) et ne nécessite pas de gros travaux. 












© Crédits Lyon Mag

Cette peinture avait également été testée par la Ville de Paris en 2020

Appliquée dans une rue fréquentée du 7e arrondissement de Lyon, la peinture est testée pendant un an par la métropole de Lyon. Plusieurs paramètres seront étudiées : l'efficacité thermique, la résistance dans le temps, le confort de l'usager·ère, etc.


 

A Nantes, on patauge dans les parcs et jardins 

Cette solution n'est pas née de la dernière pluie, mais plutôt dans les années 70 pendant la construction du parc social à Nantes. A l'époque, des pataugeoires avaient été construites pour rafraîchir les habitant·es l'été au pied des immeubles ou dans les parcs de la Ville. Aujourd'hui, ce sont 19 pataugeoires qui sont remises en eau chaque année. Durant l'été 2021, les bassins on été ouverts de juin à septembre.
 
Destinés principalement aux enfants de moins de 12 ans, ces bassins ont parfois été agrémentés de jeux d’eau. La métropole de Nantes mise aussi sur l’animation de ces lieux pour attirer les enfants grâce à des partenariats avec des associations (animations familiales, spectacles, concerts…). Chaque été, les pataugeoires nantaises reçoivent ainsi la visite de plus de 40 000 enfants !

 Jeux d'eau du Clos taureau à Nantes © Métropole de Nantes - Jean-Félix Fayolle

La métropole a mis en ligne sur son site la carte des pataugeoires et le programme des animations.
 
 

A Paris, on teste un banc rafraîchit grâce à l’air des carrières 

Utiliser l'air en sous-sol pour rafraîchir la surface ? C'est le principe utilisé dans cette expérimentation qui vise à capter de l'air en profondeur pour rafraîchir un banc situé juste au-dessus. Lorsqu’il fait plus de 25 °C, un mécanisme de ventilation s’enclenche : il diffuse l'air capté en profondeur, qui ne dépasse jamais les 14 °C, sous les assises du banc en pierre lisse.

Utilisant le principe du puits provençal, ce prototype a été placé au-dessus d’un puits de service qui permet d’accéder aux carrières de Paris. Le dispositif est testé dans le cadre du programme FAIRE du Pavillon de l’Arsenal et fait l’objet d’une évaluation.
 
Associant le savoir-faire de plusieurs architectes-urbanistes, designer·euses, et en partenariat avec de nombreux acteur·rices dont la Mairie du 13e arrondissement, ce banc a été testé du 1er juin au 15 septembre 2021 sur la place Jeanne d’Arc de l’arrondissement parisien.


 Banc climatique testé place Jeanne d'Arc, Paris 13 - © Dossier de presse - Simon Lafleur

 

Mais encore…



Partager cet article