Végétaliser des immeubles d’habitation lors des opérations de rénovation

Les travaux de rénovation énergétique peuvent servir de support pour la mise en place de mesures d’adaptation, telles que la végétalisation des toitures. 


Enjeux d'adaptation

Les bienfaits de la végétalisation en milieu urbain

La présence de végétation dans les environnements urbains denses permet de rafraîchir la ville durant les épisodes de forte chaleur. Sur les toitures ou dans les cœurs d'îlots, elle participe à la rétention des eaux pluviales, et peut améliorer le confort d'été des habitant⸱e⸱s grâce à l’évapotranspiration des plantes.

Les toitures végétalisées peuvent aussi permettre de protéger l’étanchéité de la toiture.

Les espaces végétalisés sont aussi des lieux d’accueil qui, mis en relation, soutiennent la biodiversité en ville. 
Points forts
  • Multiplie les bénéfices apportés par les travaux de rénovation
  • En toiture : améliore l'étanchéité des toits et permet de lutter contre le froid en hiver et la chaleur en été
  • Sensibilise les copropriétaires
toit végétalisé
Image d'illustration - © Chuttersnap
Toiture-terrasse végétalisée par l'entreprise Tandem Urbain - 17 Rue Vauvenargues, 75018 Paris - © APC
Description de la solution

Végétaliser les bâtiments pour rendre la ville plus résiliente au changement climatique

Domaine d’application : Bâtiments

Au-delà des jardins publics et des plantations sur la voirie, la présence de végétation en ville peut être développée en végétalisant les cours d’immeubles, les façades, mais aussi les toits, en particulier s’il s’agit de toitures terrasses plates.

Une solution adaptée à tout type d’immeuble

Elle peut prendre plusieurs formes, en fonction de l’épaisseur et de la qualité du support végétal (couche de terre, ou « substrat »), du choix des espèces plantées et de leur diversité. Les caractéristiques techniques du bâtiment, et de sa structure porteuse, vont aussi conditionner les possibilités de végétalisation.

Pour végétaliser, il est également possible de mettre en place des ouvrages au sol : noues, espaces verts en creux (pleine terre), végétation en bacs, revêtements minéraux perméables tels que les pavés enherbés. Le choix de la solution la plus appropriée doit néanmoins prendre en compte les contraintes d'usage et la faisabilité en sous-sols (dalle, parkings, etc.). 

La végétalisation des toitures

Les toitures végétalisées extensives


Avec un substrat épais seulement d’une dizaine de centimètres, les toitures extensives vont permettre d’accueillir une végétation rase. Elles sont plus faciles à mettre en œuvre techniquement (charge induite faible) et nécessitera pas ou peu d’arrosage, mais aura une capacité de rétention d’eau assez faible avec un effet de rafraîchissement lié à l’évapotranspiration limité.

Les toitures végétalisées intensives 


A l’inverse, avec une couche de terre de 30 centimètres et plus, des espèces végétales plus hautes et diversifiées (herbacées, arbustives) pourront se développer, et devenir un lieu de vie pour les insectes voire de nidification pour les oiseaux. La capacité d’évapotranspiration sera elle aussi plus importante et l’effet rafraîchissant augmenté.

Intégrer la végétalisation aux projets de rénovation énergétique des copropriétés

Développée à l’occasion de travaux de rénovation énergétique (isolation des façades et de la toiture, amélioration du système de chauffage et de ventilation…), la végétalisation trouve tout son sens. Elle permet d’améliorer l’étanchéité des toits, et participe à l’isolation contre le froid, mais aussi contre la chaleur en été. 

Afin de vous assister dans la conception de votre toiture végétalisée et de la mettre en valeur une fois réalisée. L'ADIVET (Association des Toitures & Façades Végétales) a mis en place le GreenRoofScore: un référentiel visant à évaluer les performances des toitures végétalisées. Celui-ci se base sur 4 services écosystémiques : lutte contre l'îlot de chaleur urbain, gestion de l'eau, accueil de la biodiversité et préservation de la santé et du bien-être afin de classer un projet selon son niveau d'exemplarité. Plus d'information et lien vers le référentiel sur le site de l'ADIVET.

Expérimentation de la solution

Végétalisation de la résidence Vauvenargues (Paris, 18e)


Après avoir pris contact avec l'Agence Parisienne du Climat en 2016, la copropriété 17 rue Vauvenargues a entrepris des travaux de rénovation énergétique afin d'obtenir le label BBC (Bâtiment Basse Consommation). Dans le cadre de l'isolation thermique du bâtiment et d'une réflexion sur l'impact environnemental global du projet, il a été décidé de végétaliser les toitures-terrasses basses de l'immeuble. Les travaux liés à la toiture se sont finalisés en 2023.
 
La réalisation de la toiture végétalisée est issue d'une coopération entre l'entreprise Etandex, chargée de la réfection de l'étanchéité de la toiture, et de l'entreprise Tandem Urbain, spécialisée dans la conception et l'installation de toitures-terrasses végétalisées. Dans le cas du 17 rue Vauvenargues, Tandem Urbain réalise également l'entretien de la toiture végétalisée au rythme d'une à deux fois par an (pour la première année, et ensuite en répondant à l'appel de la copropriété).
 
La surface totale de la toiture végétalisée atteint les 3000 m². Celle-ci est semi-intensive (15cmde substrat) afin de privilégier une meilleure rétention d'eau et une plus grande biodiversité. Saturé en eau, le complexe peut notamment contenir une charge maximale de 250 kg/m². Enfin, le changement climatique a également été pris en compte dans le choix des végétaux, par exemple pour résister aux sécheresses (sédums, valérianes, iris…).
 
Les travaux de rénovation ont aussi fait l'objet d'aides aux financements, notablement grâce au Programme EcoRénovons Paris, qui accorde un soutien financier à la végétalisation lors de rénovation énergétique globale d'un bâtiment.
 
Plus de détails sur la rénovation de cette copropriété sur le site CoachCopro
Retours utilisateurs-rices

Les phases d’un projet de végétalisation d’une toiture

Le travail de recherche scientifique, mené par des écologues, se poursuit pour déterminer les conditions les plus adaptées pour l’accueil de végétation en toiture. Les premiers résultats montrent des capacités d’adaptation importantes des espèces végétales et écosystèmes, qui se développent sur des milieux qui peuvent paraître inhospitaliers au premier abord.

Une fois les travaux réalisés, la gestion de la toiture végétalisée est également un point d’attention : désherbage manuel des plantes indésirables, fertilisation complémentaire si nécessaire, entretien des évacuations d’eaux pluviales, et du système d’arrosage automatique s’il y en a un, évacuation ou valorisation des déchets verts… Ces interventions peuvent représenter 3 à 5 passages par an, jusqu’à une quinzaine, selon le type de végétalisation.

La recherche de solutions de mise en œuvre, l’étude des services rendus par les toitures végétalisées, ainsi que de leurs modes de gestion, doit donc se poursuivre et se diffuser auprès des acteur·rices professionnels (architectes, paysagistes, entreprises du bâtiment…), tout comme du grand public, et en particulier des copropriétaires. 

Co-bénéfices

Co-bénéfices environnementaux :

  • Participer au rafraîchissement de la ville durant les périodes de forte chaleur
  • Renforcer la biodiversité
  • Améliorer l’isolation thermique (hiver comme été) des immeubles d’habitation
  • Participer à la rétention des eaux pluviales 

Co-bénéfices autres :

  • Présence esthétique et paysagère
  • Amélioration de la qualité de vie en ville 
Coûts

Un investissement proportionnel à la surface végétalisée

Le coût des travaux va varier en fonction de la surface à végétaliser, de l’épaisseur du substrat, de la qualité et de la diversité des végétaux choisis, mais aussi de la complexité de la mise en œuvre. En particulier, si des travaux complémentaires sont nécessaires (pour assurer la bonne étanchéité du toit,  créer un accès ou assurer de bonnes conditions de sécurité), des surcoûts peuvent être entraînés.

Les aides financières pour végétaliser son immeuble

Des aides financières existent, avec un taux d’aide qui peut dépendre du nombre de mètres carrés végétalisés, et du type de végétalisation.

La Région Ile-de-France peut aider au financement de la  création de toitures végétalisées semi-intensives (entre 15 et 30 cm) ou intensives (supérieure à 30 cm) via le fond Ilôts de Fraîcheur Urbain.

L'Agence de l'Eau Seine Normandie subventionne une partie des études de faisabilité et des travaux : 
- les études de faisabilité sont subventionnées à hauteur de 50%
- les travaux sont subventionnées entre 24 et 80€ du m² éligible (selon la nature du projet et son ambition en terme de gestion à la source des eaux pluviales).


Des aides peuvent également être obtenues dans le cadre d’un projet de rénovation énergétique de l’immeuble. Pour les projets parisiens, il semble ainsi judicieux d'embarquer des projets de végétalisation avec les projets de rénovation énergétique globale : le programme d'accompagnement EcoRénovons Paris subventionne la végétalisation avec un bonus pouvant aller jusqu'à 45€/m² végétalisé.

Complexité et contexte de mise en oeuvre

La végétalisation des immeubles d’habitation, et en particulier des toitures terrasses, peut idéalement être décidée en même temps que des travaux de rénovation énergétique. En effet, elle s’inscrit dans une même logique environnementale, en participant à l’efficacité de l’isolation thermique, et en se répercutant positivement sur l’environnement direct de l’immeuble (rétention des eaux pluviales, rafraîchissement du quartier…).

Le projet de rénovation énergétique est l’occasion pour la copropriété de réaliser un état des lieux technique de l’immeuble, et de prévoir un ensemble de travaux à plus ou moins long terme, pour assurer son bon entretien ainsi que l’amélioration de son efficacité thermique. Les possibilités techniques d’une végétalisation en toiture peuvent être étudiées à cette occasion, afin de déterminer si celle-ci est envisageable, et dans quelles mesures, notamment pour ce qui concerne l’épaisseur du substrat.

Une intervention sur les toitures, de même que sur les façades ou le système de ventilation, touche les parties communes de l’immeuble, et répond donc aux mêmes contraintes juridiques et administratives. Il s’agit d’une démarche collective, sur laquelle l’ensemble des propriétaires doit se mettre d’accord. 

Prestataire(s)

Site(s) pilote(s)


Contact(s)

Porteur·se du projet : Copropriétaires du 17 rue Vauvenargues dans le 18ème arrondissement de Paris

Ressources complémentaires


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