Le RGA est encore un phénomène méconnu qui demande des études plus approfondies pour connaître ses impacts réels et identifier les solutions les plus efficaces pour prévenir et arrêter la fissuration du bâti.
En France, plusieurs expérimentations sont en cours. Pour cette fiche AdaptaVille, l’Agence Parisienne du Climat a interrogé plusieurs acteurs afin de mieux comprendre leur travail.
Le projet REMED RGA de l’Université Gustave Eiffel en partenariat avec la Ville de Champs-sur-Marne
En août 2025, nous avons rencontré Lamis Makki, Ingénieure-Chercheuse en Géotechnique au département GERS (Géotechnique, Environnement, Risques naturels et Sciences de la Terre) de l’Université Gustave Eiffel.
Ce projet, piloté par l’Université Gustave Eiffel et soutenu par la mairie de Champs-sur-Marne, a pour objectif de répertorier, tester et développer des solutions de remédiation et de prévention du RGA pour les maisons individuelles. Envisagé sur 4 ans (2024-2028), il comprend une phase d’études et de diagnostic des maisons exposées sur la commune afin d’établir
une base de données sur la sinistralité et la vulnérabilité de Champs-sur-Marne. Des enquêtes de terrain sont réalisées sur des maisons fissurées et non fissurées de la commune afin de
déterminer les facteurs aggravants du RGA. Des modélisations du sol, du bâti et des solutions de prévention seront réalisées pour approfondir cette étude et renforcer les connaissances sur le phénomène.
Enfin, un projet d’envergure sera réalisé en 2026 sur le campus de l’Université Gustave Eiffel, où une maison témoin sera construite sur le modèle de celles de Champs-sur-Marne afin de tester diverses solutions de prévention et de remédiation contre les impacts du RGA.
En savoir plus sur le projet REMED RGA
Le Projet MACH+ du Cerema
En avril 2025, nous avons rencontré Sakina Pen Point, Directrice de projets Adaptation des bâtiments au changement climatique au Cerema.
Le Cerema développe l’expérimentation MACH+ qui vise à automatiser leur première expérimentation MACH (MAison Confortée par Humidification).
L’objectif : renforcer la résilience des maisons exposées au phénomène de RGA et prévenir l’apparition de fissures liées aux périodes de sécheresse.
Pour ce faire, le Cerema a développé un dispositif qui permet une réhumidification contrôlée du sol à proximité des fondations. Le principe repose sur la récupération des eaux de pluie qui sont stockées puis injectées manuellement (MACH) et à l’avenir automatiquement (MACH+) autour des fondations, lorsque les capteurs de succion du sol détectent des variations importantes. D’abord expérimenté sur une maison, l’objectif du Cerema est d’étendre et commercialiser la solution.
Le coût expérimental de la solution s’élève à 15 000 €. Elle apparaît aujourd’hui comme une solution de prévention au coût inférieur à de lourds travaux de réparation.