Délivrer des permis de végétaliser aux habitant·es

Aujourd’hui, de nombreuses villes délivrent des permis de végétaliser. Ils permettent de sensibiliser les habitant·es à la nature grâce à la mise à disposition d’un site sur l’espace public leur offrant la possibilité et l’autorisation de jardiner. 

Aléa(s) climatique(s) concerné(s) :

Type(s) d'action(s) :


Enjeux d'adaptation

Végétalisation des trottoirs

Les permis de végétaliser contribuent à sensibiliser les citoyen·nes aux problématiques de végétalisation.

Lorsqu'ils sont en pleine terre, ils prennent part à la désimperméabilisation de l’espace public, et peuvent constituer des réservoirs de biodiversité. 
Points forts

Responsabiliser les citoyen·nes face au changement climatique

  • Engagement citoyen
  • Succès auprès des usager·ères 
Permis de végétaliser
Permis de végétaliser dans le 13e arrondissement, Paris - © Victor Connan
Description de la solution

Un permis de végétaliser délivré à toute personne physique ou morale

Domaine d’application : Espace public

Chaque citoyen·ne majeur·e et volontaire peut demander à bénéficier d’un permis de végétaliser pour jardiner dans sa rue. Ces demandes peuvent se faire de manière individuelle ou collective (collectif citoyen, groupe d’habitant·es, commerçant·es).

Dans certaines villes, les projets doivent obligatoirement être portés par des associations.

Végétalisation des rues par les citoyen·nes


Les permis de végétaliser concernent l’espace public, le plus souvent, ce sont des parcelles de trottoirs ou de places. Les permis de végétaliser peuvent consister aussi à fleurir des pieds d’arbres, installer des jardinières au sol, ou bien même jardiner en pleine terre, après retrait du bitume par des équipes de la ville. Les permis sont aussi délivrés pour végétaliser des pieds de façade, des limites de chaussée. Ces derniers sont néanmoins des projets plus contraignants et soumis à des conditions particulières.

Engagement citoyen pour l’entretien de l’espace végétalisé


Une fois le permis délivré par la municipalité, les citoyen·nes s’engagent à entretenir l’espace végétalisé (l’arroser, le désherber, le tailler, le planter). Cet engagement peut passer par la signature d’une charte, qui impose différentes choses aux jardinier·ères (ne pas employer de pesticides, ne pas utiliser de plastique, s’occuper de l’affichage, de l’aménagement, etc.). Concernant les espèces plantées, les municipalités suggèrent ou imposent de planter des espèces locales, qui permettent de favoriser la biodiversité.

Le rôle de la Ville après la délivrance du permis de végétaliser


Les municipalités apportent leur soutien quant à la mise à disposition de l’espace (retrait des grilles, débitumisation, apport de terre, fourniture de graines ou de plants), fournissent des appuis techniques pour jardiner (guides, conseils, lieux ressources) et vérifient dans le temps que l’entretien de la parcelle est bien réalisé. Des équipes dédiées sont en effet chargées de vérifier l’entretien des permis dans le temps. Dans certaines villes, les habitant·es doivent envoyer chaque mois une photo de leur parcelle.

Expérimentation de la solution

Élaboration d’une demande de permis de végétaliser


La pratique du jardinage en ville ne date pas d’hier, mais c’est la Ville de Paris qui a officialisé la notion de permis de végétaliser en 2015.

Chaque dépositaire doit préparer son projet et constituer un dossier avec des photos, des plans. Il dépose ensuite ce dossier sur un site dédié. Il peut bénéficier d’un accompagnement par une équipe dédiée de la Ville pendant cette étape, qui met en place des conférences, des ateliers et donne des conseils individualisés.

Ensuite, le projet fait l’objet d’une étude de faisabilité par les équipes de la Ville. S’il est validé, le·la dépositaire reçoit une autorisation d’occuper l’espace public, le fameux « permis de végétaliser » qui dure trois ans minimum.

Droits et obligations du permis de végétaliser


Une fois le permis délivré, la Ville peut fournir des graines, retirer les grilles en pied d’arbre. En revanche, le·la titulaire doit prendre en charge l’aménagement, la plantation, l’entretien, le nettoyage et l’affichage. Le·La titulaire ne peut pas utiliser de plastique pour l’aménagement (les jardinières, les bordures). Il·Elle doit utiliser des plantes locales et mellifères, comme recommandé sur la charte qu’il·elle s’engage à signer, et qui favorisent la biodiversité.

Aujourd’hui, de nombreux outils ont été mis à disposition par la Ville pour accompagner les Parisiens et Parisiennes et faire de ces opérations un succès. Des guides et supports techniques ont été élaborés pour guider les jardinier·ères citadin·es.

De plus, un lieu ressources, la Maison du jardinage, est ouverte tout au long de l’année et permet à tous d’accéder à :
 
  • des expositions : « Jardiner dans les rues, c’est permis ! », « l’ABC du jardinage Bio » et « Invitation au jardinage »
  • une bibliothèque spécialisée
  • un potager pédagogique
  • une grainothèque
  • une outilthèque (prêt d’outils)
  • du troc : plantes, semis, boutures, livres…
  • des activités pratiques : ateliers, conférences, webinaires 
Retours utilisateurs-rices

Succès de la végétalisation des rues de Paris grâce aux permis de végétaliser

L’opération parisienne démontre un succès important, notamment grâce au grand intérêt que montrent les Parisien·nes pour la pratique de jardinage de proximité, le plaisir de participer à l’embellissement de leur quartier, la création de lien social.
 
On note néanmoins des difficultés pour la mise en place d’aménagements pérennes s’inscrivant dans le respect des contraintes de l’espace public. Il faut également faire face aux incivilités nombreuses. La pratique régulière de l’arrosage est également un enjeu. 

Co-bénéfices

Co-bénéfices environnementaux :

  • Biodiversité
  • Économie circulaire / zéro déchet 

Co-bénéfices autres :

  • Création de liens entre les voisin·nes
  • Sensibilisation à la nature  
Coûts

Le rôle de la Ville et des titulaires

Pour le moment, l’aménagement est à la charge financière du·de la porteur·se de projet, sauf pour les fosses en pleine terre. Afin de répondre aux contraintes de l’espace public et mieux accompagner les usager·ères, un marché est en cours de préparation pour assurer l’aménagement (terrassement, barriérage, affichage…)

Complexité et contexte de mise en oeuvre

Concernant l’implantation du site, il est nécessaire de veiller à ce que la végétalisation n’encombre pas le passage des piéton·nes, les accès pompiers, les passages piétons, ou encore les locaux à poubelles.
 
La végétation plantée ou les aménagements ne doivent pas non plus gêner la visibilité de la signalétique routière (parcmètres, feux tricolores...) ou l’accès au mobilier urbain (bancs, poubelles). 

Prestataire(s)

Site(s) pilote(s)


Contact(s)

Porteur·se du projet : Collectivité

Ressources complémentaires


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