Quatre miroirs d’eau brumisant à Paris
Pendant près d’une décennie, le jardin Nelson Mandela à Châtelet-le-Halles à Paris a subi une transformation complète. Dans la restructuration de la zone,
PariSeine.sem a initié la construction de quatre miroirs d’eau proches de la
Canopée des Halles, en tant que maître d’ouvrage. La maîtrise d’œuvre a été assurée par l’aménageur
Terideal.
Caractéristiques techniques
Deux chambres de fontainerie sont nécessaires pour assurer le fonctionnement des quatre miroirs d’eau. Elles sont placées sous l’aménagement. Un caniveau est placé tout autour de chaque miroir pour récupérer l’eau débordant. Elle est ramenée dans les bâches de stockage placées dans les chambres de fontainerie pour être réutilisée. Dans ces bâches sont placées des sondes piézométriques pour savoir s’il y a besoin d’un apport en eau.
De plus, le plateau d’eau des miroirs est limité à 2 cm et l’eau utilisée provient du réseau d’eau potable. Parce que l’eau de Paris est légèrement dure (riche en calcaire), les équipements comptent un adoucisseur d’eau pour éviter les dépôts de calcaire sur la peau lors de la brumisation des usagers.
Les quatre miroirs d’eau sont agrémentés de brumisation ascendante et l’alternance entre les deux se fait selon des cycles de 140 secondes.
En cas de dysfonctionnement, un signal est automatiquement envoyé aux services des espaces verts de la Ville (Direction des Espaces Verts et de l’Environnement – DEVE)
Automatisation et conditions de fonctionnement
Le fonctionnement des installations est entièrement automatisé. Par exemple, la brumisation n’entrera pas en marche en cas de pluie, de vent, ou de températures trop basses (nul besoin de rafraîchir l’espace s’il ne fait pas déjà chaud).
Ainsi, une station météorologique a été installée au niveau des miroirs d’eau. Elle est composée :
- D’un anémomètre : la brumisation s’arrête si le vent est supérieur à 15km/h
- D’une sonde pluviométrique : la brumisation s’arrête s’il pleut
- D’un thermomètre : la brumisation s’arrête s’il fait moins de 10 degrés
La fontaine se met en hivernage en octobre.
Une vigilance accrue
L’ensemble des équipements nécessite des visites hebdomadaires, voire bihebdomadaires (pour les pompes notamment), mensuels, trimestrielles et annuelles.
La technicité de l’aménagement fait que les miroirs d’eau de Châtelet entrent dans la catégorie des fontaines parisiennes dites « complexes », en opposition aux fontaines « simples ».
Cette information a son importance car elle va influer sur le régime de facturation de l’entretien apporté.
Gouvernance et entretien
A Paris, la direction des espaces verts ne gère l’exploitation d’aucune fontaine. La Ville a fait appel à un marché à bons de commande tel que défini par l’
article 77 du Code des marchés publics. Les
marchés à bons de commande «
permettent aux acheteurs publics d’effectuer des achats à caractère répétitif auprès d’un ou plusieurs opérateurs économiques sélectionnés à la suite d’une seule procédure de publicité et de mise en concurrence. »
Ainsi, depuis 13 ans, c’est VEOLIA qui s’occupe de cette exploitation et, par conséquent, de l’entretien des fontaines.
Or, la facturation opérée par l’entreprise à la Ville pour l’entretien de ses fontaines variera en fonction de la catégorie de cette dernière.
L’entretien d’une fontaine simple est facturé au passage uniquement. Celui d’une fontaine complexe est bien facturé au passage, mais également au nombre de jour de fonctionnement de chaque équipement. Ainsi, sur les miroirs d’eau de Châtelet, 20 équipements sont répertoriés, et chaque jour de fonctionnement de chacun de ces équipements est pris en compte dans la facturation de l’entretien.
Les miroirs d’eau sont l’une des fontaines les plus rentables de VEOLIA à Paris.
Période de fonctionnement
Pour cette raison, il est en réalité très cher de faire fonctionner ces fontaines et la Ville a donc réduit leur période d’activité à la stricte saison estivale, de juin à septembre. Pour en savoir plus sur les coûts, se référer à la rubrique « Coûts » de cette fiche.