Domaine d'application : Espace public
Pourquoi s’intéresser aux brumisateurs ?
À l’horizon 2050, le réchauffement moyen en France s’élèverait à
+2,7°C par rapport à 1900, tandis que
5 fois plus de jours de vague de chaleur sont à prévoir, selon les projections climatiques (
Météo-France).
Dans le cadre de l’adaptation des villes aux fortes chaleurs, l’utilisation de brumisateurs se démocratise dans les espaces publics. S’intégrant au paysage urbain, ces aménagements permettent à la population et notamment aux plus vulnérables de se rafraîchir, en abaissant la température de l’air ainsi que la température ressentie, par la diffusion de fines gouttelettes d’eau sous forme de brume diffusées généralement par jet à haute pression.
Le déploiement de brumisateurs représente un levier d’adaptation rapide à mettre en œuvre face aux effets actuels et futurs du changement climatique.
Effets sur le rafraichissement
Le projet
VISION, porté par L’Eau de Bordeaux Métropole, détaille une multitude de solutions de rafraîchissement basées sur l’eau en ville, et propose une
évaluation de l’impact des brumisateurs à partir de mesures effectuées sur deux dispositifs installés à l'été 2019 à Bordeaux.
Les résultats mettent en lumière une efficacité maximale à moins d’un mètre, avec une baisse de température de l’air de 8 à 10°C et une augmentation marquée de l’humidité relative qui est multipliée environ par 2,5.
Jusqu’à 5 mètres, les effets restent notables mais diminuent avec la distance. Au-delà de ce rayon, l’impact du brumisateur devient imperceptible.
Cette limite s’explique par la contrainte de proximité avec le dispositif, et par le fait que le brumisateur agit principalement sur la température ressentie — difficile à mesurer — plutôt que sur la température de l'air.
Comment se caractérise un brumisateur ?
En général, un dispositif urbain brumisant est composé :- D’une pompe à moyenne ou haute pression (souvent autour de 50-70 bars), qui pousse l’eau vers des buses très fines ;
- De tuyaux résistants à cette pression, souvent en acier inoxydable, avec filtration pour éviter l’obstruction des buses ;
- De buses, avec un diamètre très petit (entre 0,10-0,30 mm) et produisant des micro-gouttelettes (5 à 30 microns) qui, en s’évaporant dans l’air ou au contact de la peau, absorbent respectivement la chaleur ambiante de l’air ou celle à la surface du corps. Ces buses sont généralement situées à 2 à 3,5 m de hauteur ;
- D’une armoire de brumisation reliée à un réseau d’eau potable et ayant une alimentation électrique permanente. L’armoire peut comprendre un compresseur qui permet d’envoyer de l’eau à haute pression aux buses situées sur des flexibles hydrauliques.
Une consommation d’eau modérée et pilotable
La consommation d’eau dépend essentiellement de
l’usage, de la
durée de fonctionnement et nombre de cycle associé, ainsi que du
dimensionnement de l’ouvrage et de son nombre de buses.
Il existe ainsi un
large spectre de valeur de consommation d'eau en fonction de l’aménagement et de son utilisation.
Celle-ci varie d'environs 50 L par jour pour les petites structures fonctionnant en intermittence, jusqu’à 100 L par jour en moyenne voire 250 L par jour pour des ensembles de dispositifs englobant tout un quartier. A titre de comparaison, un Français consomme en moyenne 150 L d’eau par jour.
Le projet VISION souligne que la brumisation est le système de rafraîchissement basée sur l'eau le plus efficace et le moins consommateur d’eau parmi les différents étudiés.
Les brumisateurs urbains fonctionnent généralement par
programmation horaire, par
pilotage à distance ou avec un
capteur de température pour déclencher la brumisation uniquement quand il fait chaud, afin d’
éviter les usages inutiles.
La plupart des systèmes sont raccordés au réseau électrique, et certains disposent de batteries.
Des dispositifs modulables
Ces dispositifs peuvent par ailleurs être couplés à d’autres aménagements, comme des voiles ou toiles d’ombrage.
Les brumisateurs s’intègrent facilement à tous types d’espaces, et peuvent prendre plusieurs formes, allant du kiosque interactif au portique, en fonction des produits, de la contrainte foncière et de l’usage souhaité.
En général, ils s’installent et se démontent facilement.
Un entretien à anticiper
L'entretien est à anticiper lors de l’achat d’un dispositif urbain brumisant, car un brumisateur peut facilement tomber en panne s’il est mal entretenu.
Un hivernage avant le mois de novembre est nécessaire afin d’éviter que le gel n’endommage la structure. De plus, la pompe et les autres éléments hydrauliques doivent être désinfectés au printemps.
La location de mobilier brumisant est une alternative qui permet d'éviter les contraintes d'entretien.